L’effondrement du tourisme international aux États‑Unis en 2025

Les dépenses des visiteurs internationaux aux États‑Unis chutent à 169 milliards USD en 2025, seul pays en contraction, avec arrivées en baisse de 6,6 % en avril.

Les données récentes confirment un recul marqué du tourisme international aux États‑Unis en 2025. Selon le World Travel & Tourism Council (WTTC), les dépenses des visiteurs étrangers devraient s’établir à juste en dessous de 169 milliards d’USD, soit une baisse de 12,5 milliards d’USD par rapport à 2024, et l’ouverture d’un recul de 22 % depuis le pic de 2019. Parmi 184 économies étudiées, les États‑Unis sont le seul pays à enregistrer une contraction. En avril, les arrivées internationales ont reculé de 6,6 %, notamment celles en provenance d’Europe, du Canada, de la Corée du Sud et du Royaume‑Uni. Ce phénomène découle de la vigueur du dollar, des perceptions négatives liées aux politiques migratoires et de tensions diplomatiques. Le déficit pèse sur l’ensemble de l’économie touristique américaine et rend urgente une réaction gouvernementale pour restaurer l’attractivité du pays.

Le contexte macro‑économique et géopolitique

La projection du WTTC indique clairement une perte de 12,5 milliards d’USD entre 2024 et 2025, pour atteindre 169 milliards d’USD, contrastant avec les 181 milliards d’USD de l’année précédente. Ce recul équivaut à une baisse cumulative de 22 % par rapport au sommet de 2019.

Ce scénario s’inscrit dans un contexte global où le monde adopte une politique plus accueillante pour les voyageurs, tandis que les États‑Unis apparaissent comme moins attractifs. Le taux de change défavorable du dollar renchérit les coûts de séjour pour les visiteurs étrangers. Les mesures migratoires restrictives, comme l’extension des exigences de visa ou les contrôles systématiques à la frontière, découragent les flux internationaux. Certaines diplomaties européennes et canadiennes ont révisé leurs conseils de voyage, amplifiant la défiance des voyageurs face aux incertitudes d’entrée aux États‑Unis.

Les flux en provenance des principales zones émettrices enregistrent des déclins notables : en mars, la fréquentation en provenance de l’Europe a chuté de 11,6 %, avec des baisses spécifiques de 28 % pour l’Allemagne, 25 % pour l’Espagne, 17 % pour le Royaume‑Uni, 17 % pour le Canada, et 15 % pour la Corée du Sud.

L’impact sur les destinations et les recettes

Les grandes destinations touristiques telles que New York et Los Angeles subissent déjà les conséquences. New York perdrait jusqu’à 4 milliards d’USD de dépenses internationales en 2025, avec une baisse estimée de 800 000 visiteurs étrangers, dont plus de la moitié venus du Canada. Les attractions emblématiques voient une diminution des ventes : les tickets pour l’Empire State Building ou les visites guidées accusent une baisse comprise entre 6 et 20 % selon les opérateurs du secteur.

La métropole devient un révélateur de l’affaiblissement global. Ce repli affecte aussi les retombées locales : commerces, restauration, transport, hôtels, services touristiques, tous constatent une chute d’activité. Au niveau national, l’Office of Travel & Tourism confirme que chaque baisse de 1 % du tourisme international équivaut à une perte de 1,8 milliard d’USD de revenus d’export. À ce rythme, si le recul se maintient à 14 % jusqu’à la fin de l’année, les pertes pourraient atteindre 21 milliards d’USD, soit environ 19,2 milliards d’euros.

L’analyse des acteurs du secteur

Les prévisions initiales de Tourism Economics tablaient sur une hausse de 8,8 % des arrivées internationales. Elles ont été révisées à une baisse de 9,4 %, notamment en raison de l’effondrement des flux depuis le Canada et l’Europe. La baisse dépasse 20 % pour le Canada et atteint 17 % pour l’Europe.

Les compagnies aériennes confirment un effondrement des réservations sur les liaisons transatlantiques. Air France‑KLM et Lufthansa font état d’une chute des ventes vers les États‑Unis. Le climat d’accueil, les contrôles renforcés et la perception sécuritaire négative freinent clairement les réservations. De son côté, Air Canada constate une baisse de 4,6 % de son chiffre d’affaires sur les vols vers les États‑Unis au deuxième trimestre 2025. Les prévisions anticipent une chute de 10 à 15 % des réservations au cours des prochains mois.

Certains États fédérés, comme la Californie, New York, la Floride ou le Texas, tentent de maintenir l’activité via des campagnes locales ou régionales. Mais leur portée reste limitée tant que l’image globale du pays ne s’améliore pas. Les salons internationaux de l’été, notamment dans les secteurs du tourisme, ont enregistré des taux d’occupation en baisse, avec des hôtels de catégorie supérieure affichant une chute de 5 à 8 points sur leur taux de remplissage.

Le tourisme international pèse pour environ 10 % de l’économie du voyage aux États‑Unis, mais il génère une part essentielle des exportations touristiques en valeur. Le recul des voyageurs étrangers menace directement des dizaines de milliers d’emplois liés aux transports, à l’hôtellerie, à la restauration, à la billetterie et aux services connexes. L’impact est aussi fiscal, avec des baisses de recettes locales sensibles dans les grandes villes et dans certains États dépendants des flux étrangers.

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