Le Masai Mara Safari Lodge du Ritz‑Carlton suspendu par une plainte
Un activiste kenyan saisit la justice pour bloquer l’ouverture du luxe lodge Ritz‑Carlton Maasai Mara, jugé illégal et dangereux pour la faune migratoire.
L’action judiciaire contre l’ouverture du lodge
Le Masai Mara Safari Lodge du Ritz‑Carlton fait face à une action en justice initiée par Meitamei Olol Dapash, directeur de l’Institut pour l’Éducation, la Recherche et la Conservation des Maasai (MERC). Il attaque l’ouverture du lodge safari du Ritz‑Carlton au Maasai Mara, prévue le 15 août 2025, auprès du tribunal de l’Environnement et des Terres de Narok.
Cette action en justice contre le lodge du Ritz‑Carlton au Kenya soulève trois griefs majeurs :
- Une absence apparente d’étude d’impact environnemental conforme : la loi kényane exige qu’une évaluation soit publiée dans le Journal Officiel, ce qui n’a pas été trouvé.
- La violation du plan de gestion touristique du Maasai Mara (2023–2032) qui impose une interdiction des nouveaux projets touristiques au Maasai Mara jusqu’en 2032.
- L’implantation du lodge dans un corridor migratoire entre le Maasai Mara et le Serengeti, essentiel à la migration de millions de gnous, zèbres et antilopes.

Le lieu, la nature du lodge et ses enjeux écologiques
Le complexe hôtelier de luxe du Ritz‑Carlton au Maasai Mara est constitué de 20 tentes‑suites, chacune d’environ 163 m² (espaces intérieurs et extérieurs inclus), avec piscine à débordement, salon privatif et douches indoor/outdoor. Le lodge se situe sur la Sand River, à un point de passage stratégique pour la migration entre le Maasai Mara et le Serengeti, et propose spa, gym, hub artistique et restaurant haut de gamme.
Le tarif est élevé : environ 3 500 USD par nuitée, voire jusqu’à 26 000 KES (plus de 200 USD) selon les sources.
Des chercheurs alertent sur le risque pour cette zone cruciale de la grande migration, notamment :
- Joseph Ogutu (Université de Hohenheim) et Grant Hopcraft (Université de Glasgow) évoquent des impacts écologiques à long terme potentiellement importants.
- La région a déjà subi un effondrement du cheptel : certaines espèces ont perdu plus de 80 % de leur population depuis les années 1970.
Les réponses des autorités et de Marriott
Le plan de gestion touristique du Maasai Mara 2023–2032, adopté par le gouvernement du comté de Narok, interdit de nouveaux hébergements jusqu’en 2032, sauf dérogations précises. Le comté, via son secrétaire Mayiani Olejuya, réfute les accusations : selon lui, le projet est légal, situé hors corridor sensible, bénéficie d’un bail valable et respecte le plan de gestion.
De même, NEMA (National Environment Management Authority) affirme que le lodge a obtenu toutes les autorisations, après une étude d’impact environnemental (EIA), accompagnée de consultations publiques en 2024 et d’audits réguliers.
Le promoteur, Lazizi Group, avec qui Marriott a passé un accord, conteste la légitimité de l’action judiciaire : selon lui, le site n’est pas un itinéraire de migration, l’EIA est conforme, et des mesures de zones tampons, de suivi de la faune et d’audits annuels sont prévues.


Les considérations économiques et stratégiques
Le tourisme de luxe dans les réserves africaines est en pleine expansion : le Rwanda, la Tanzanie ou l’Afrique du Sud montent en gamme. Pour le Kenya, c’est l’opportunité d’attirer un tourisme haut de gamme, plus rentable et moins massifié.
Le secteur représente 10,4 % du PIB kenyan et génère environ 1,6 million d’emplois (2024). L’arrivée de Marriott via le Ritz‑Carlton Maasai Mara Safari Camp est perçue comme un jalon stratégique pour renforcer l’attractivité de la destination et diversifier les revenus touristiques.
Une bataille juridique et symbolique
Pour MERC, cette affaire dépasse le simple projet hôtelier. C’est une bataille pour la préservation du corridor migratoire, symbole d’un équilibre entre conservation et développement durable. MERC réclame aussi une consultation réelle des communautés Maasai, un consentement libre et informé, et une transparence totale des documents (baux, permis, EIA).
Une campagne mondiale avec le hashtag #SaveSandRiver appuie la mobilisation, incitant au boycott des établissements Marriott en Afrique de l’Est.

Un arbitrage stratégique en cours
Le tribunal kényan doit statuer sur la suspension ou non de l’ouverture du lodge, déjà lancée le 15 août 2025, malgré le conflit.
Ce dossier illustre la tension constante entre développement touristique de prestige et protection d’un patrimoine écologique mondial. Il interroge sur la légitimité des décisions administratives, la robustesse des consultations publiques et la capacité de concilier tourisme de luxe, bénéfices communautaires et intégrité environnementale.
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