Les expériences F&B 2025 réinventent l’hôtellerie de luxe

Menus “newstalgiques”, dîners immersifs et influence des réseaux sociaux : en 2025, le F&B des hôtels de luxe devient une attraction phare, génératrice de revenus.

En résumé

Les expériences multisensorielles et les menus newstalgiques s’imposent comme axes forts du F&B haut de gamme en 2025. Portée par Marriott, la tendance mêle sons, odeurs et mises en lumière pour créer des dîners immersifs, pendant que les cartes s’inspirent des réseaux sociaux et revisitent les classiques pour parler à plusieurs générations. Concrètement, les hôtels transforment leurs restaurants en scènes expérientielles : storytelling par service, playlists pilotées, diffusion d’arômes, scénographie lumineuse synchronisée aux plats. Côté offre, le high tea se modernise pour la Gen Z (cocktails au thé, pâtisseries rétro relookées), et les chefs testent des plats nés en ligne avant d’industrialiser. L’impact business se mesure sur le check moyen, le taux de captation des non-résidents et la notoriété en ligne ; des études récentes indiquent des hausses significatives de revenus F&B lorsque l’expérience est réellement partageable et cohérente avec la clientèle locale.

Le contexte : des expériences au centre de l’offre culinaire

Le 21 janvier 2025, Marriott a mis en avant trois lignes de force pour l’année : des dîners immersifs, des menus influencés par les réseaux sociaux, et une vague “newstalgique” reliant générations via des classiques revisités, jusqu’au high tea pensé pour les jeunes adultes. L’enjeu est double : créer un motif de visite autonome pour les non-résidents et densifier la valeur perçue des séjours premium. Ces orientations s’inscrivent dans un mouvement plus large, où l’Asie-Pacifique irrigue les tendances gastronomiques mondiales (cuisine hyperlocale, bien-être, techniques héritées) selon le rapport Future of Food 2025 publié par le Luxury Group de Marriott.

Les expériences F&B 2025 réinventent l’hôtellerie de luxe

Les concepts : du “newstalgique” à l’immersion sensorielle

Le “newstalgique” mélange souvenirs et modernité : plats régressifs sublimés (entremets rétro au safran, “tea cocktails”), dressages ludiques et visuels calibrés pour le partage. Côté immersion, les hôtels s’appuient sur la scénographie : sound design synchronisé au service, diffusion maîtrisée d’arômes, mapping vidéo sur tables, variations de lumière et de température de couleur. Ces dispositifs, popularisés par des expériences comme Ultraviolet à Shanghai ou “Le Petit Chef”, convergent désormais vers l’hôtellerie internationale, y compris chez Marriott (ex. Santa Clara Marriott). Objectif : activer la mémoire, les attentes et l’émotion pour renforcer la satisfaction et l’attachement.

Les réseaux sociaux : un moteur direct de création de menus

Les cartes se nourrissent des tendances nées sur TikTok et Instagram : recettes virales, effets de texture, dressages “camera-ready”. Les équipes culinaires utilisent ces signaux pour prototyper, A/B tester et itérer, puis pérenniser les items performants. Les données confirment l’influence : en 2025, une majorité de Millennials et de Gen Z déclarent laisser les réseaux guider leur choix de restaurant, et les chefs Marriott indiquent intégrer ces inspirations pour rester pertinents sans renier l’identité des marques. Pour un hôtel, la boucle vertueuse associe création sociale (UGC), trafic local et hausse de la notoriété Google/OTAs.

Les exemples concrets : du high tea réinventé aux “tea cocktails”

La relecture du high tea illustre la “newstalgie” : horaires élargis, accords salé-sucré, textures contrastées et boissons infusées. Des propriétés de luxe mettent le thé au centre d’expériences de fin d’après-midi via des sparkling teas, des cocktails infusés à froid et des mignardises patrimoniales revisitées. Ces formats élargissent le public au-delà des clientèles traditionnelles et renforcent la monétisation des heures creuses. Plusieurs responsables culinaires Marriott citent l’essor des “tea cocktails”, tandis que la presse spécialisée note le grand retour des services d’afternoon tea dans les hôtels de prestige.

Les immersions à l’hôtel : ce que “vivre” un dîner signifie

Sur le terrain, une immersion réussie suit une partition précise :
– Accueil et mise en condition : senteur d’entrée, signature olfactive discrète, lumière d’ambiance.
– Récit culinaire : chaque plat porte un micro-narratif (origine, geste, clin d’œil culturel), soutenu par une musique ou un soundscape.
– Pic d’expérience : mapping ou projection ciblée, service chorégraphié, vaisselle tactile.
– Final mémorable : dessert “instagrammable”, take-away graphique, QR donnant accès à une playlist ou à un “behind the scenes”.
Des concepts immersifs tiers sont désormais “plug-and-play” pour les hôtels, comme “Le Petit Chef”, capable d’apporter un théâtre culinaire clé en main avec calibrage technique, storytelling et menus dédiés.

Les impacts commerciaux : de la fréquentation à la marge

Les bénéfices se lisent sur plusieurs lignes : hausse du check moyen (cocktails de signature, accords mets-boissons, suppléments premium), augmentation de la part de clientèle locale, progression des avis positifs et couverture presse/sociale. Des analyses 2024-2025 montrent une forte traction pour les restaurants d’hôtels ayant investi dans l’expérience, avec une montée mesurable des avis et la capacité à pratiquer des ADR plus élevés quand le restaurant est “destination”. Des cas et rapports métiers évoquent aussi des gains F&B à deux chiffres pour des expériences différenciantes bien exécutées.

Les métriques à piloter : au-delà du RevPAR, un TRevPAR F&B

Pour objectiver la performance, les directions suivent :
– TRevPAR et part F&B dans le revenu total (un hôtel bien opéré peut viser jusqu’à un cinquième des revenus via la restauration selon les benchmarks).
– Mix de clientèle (résidents vs non-résidents), couverts par créneau, temps de rotation.
– Attach rate boissons/cocktails, prises d’options premium, panier par convive.
– Score de désirabilité (taux d’enregistrements de “Moments” ou d’Expériences, reach UGC), note moyenne et verbatims sur les plateformes.
– Coûts variables : coût matière net, productivité en salle, ratios de staff et formation à la scénographie.

Les stratégies de ciblage : personnalisation, tribus et calendriers

Les hôtels de luxe gagnent à segmenter finement :
– Jeunes urbains : soirées “sound-led dining”, “tea hour” festif et bouchées signature faciles à partager.
– Familles : “newstalgie” intergénérationnelle (classiques revisités, dressages ludiques, formats partage), services avancés le week-end.
– Locaux exigeants : séries limitées (cartes invitées, chefs résidents), couplage avec arts visuels et mixologie de niche.
La personnalisation se joue aussi dans l’amont : pré-sélection des parcours via l’app, préférences aromatiques, choix de playlists, et communication dédiée sur les réseaux où se décide l’intention (TikTok, Instagram).

Les ordres de grandeur économiques : de +10 % à +20 % selon le montage

Plusieurs signaux récents éclairent la trajectoire : amélioration nette des avis quand l’expérience est montée en gamme, capacité à capter de nouveaux couverts locaux, et cas déclaratifs de hausses de revenus F&B à deux chiffres pour des expériences immersives bien conçues. En combinant scénographie, offre “newstalgique”, social-testing des plats et stratégie boisson (no/low et “tea cocktails”), des propriétés rapportent des uplifts compris entre 10 % et le haut de la fourchette annoncée par certains acteurs quand l’activation est complète (marketing + opération + produit). Ces résultats supposent une forte discipline d’exécution et un ancrage local clair.

Les choix F&B 2025 : wellness, “stealth health” et identité locale

La vague bien-être se confirme avec la Gen Z et les Millennials : ferments, botanicals, no/low-alcohol, “neuronutrition”. Elle cohabite avec une envie d’authenticité : produits hyperlocaux, techniques traditionnelles, retours aux “forgotten flavors”. Pour les hôtels, la solution n’est pas d’empiler les thèmes, mais d’orchestrer une ligne éditoriale claire : une identité culinaire, des marqueurs sensoriels cohérents, et une carte courte évolutive, testée en social listening.

Les risques et les garde-fous : esthétique, éthique et allergies

Trois écueils sont fréquents :
– L’esthétique sans substance : immersion spectaculaire mais plats convenus. Remède : laisser le produit parler, ancrer chaque effet sensoriel dans la narration du plat.
– La sur-stimulation : musique trop forte, arômes intrusifs ; prévoir des intensités modulables et des zones “calmes”.
– Les contraintes sanitaires : allergies aux composés odorants, sensibilité lumineuse ; imposer une charte sensorielle (senteurs hypoallergéniques, parcours sans projection agressive), mentionner clairement la présence d’effets.
Éthiquement, la ligne de crête consiste à rendre l’expérience partageable sans pousser au tout-photo au détriment de la convivialité.

Les expériences F&B 2025 réinventent l’hôtellerie de luxe

La feuille de route opérationnelle pour un directeur F&B

  1. Cadrage : définir promesse, tribus ciblées, créneaux à densifier, KPI (TRevPAR F&B, panier, UGC).
  2. Produit : concevoir 6–8 plats “sociaux” testables à la carte, un rituel signature (high tea relooké, dessert show), et une carte boissons différenciante (no/low, infusions, “tea cocktails”).
  3. Scénographie : pack lumière/son/odeur simple, modulable et discret ; protocoles de service chorégraphiés.
  4. Social loop : contenus courts natifs, codes visuels adaptés, traçage des essais/ventes pour valider les gagnants.
  5. Montée en puissance : cycles trimestriels d’itération, résidences de chefs, collaborations culturelles, temps forts calendaires.
  6. Gouvernance : charte sensorielle, formation équipes, checklist qualité, monitoring en temps réel des avis et du mix convives.

La trajectoire 2025-2026 : du restaurant à la scène culturelle

Les hôtels qui réussissent sortent d’une logique d’annexe de l’hébergement : le restaurant devient scène culturelle et laboratoire de marque. La suite logique est la convergence entre F&B, bien-être et divertissement léger (mini-concerts, projections, ateliers), dans des formats de 60 à 120 minutes. Les pionniers articulent désormais “expérience-pilier” (dîner immersif), “rituel-signature” (high tea revisité) et “capsules éphémères” (chefs invités, menus thématiques), chacun conçu pour voyager sans perdre l’âme du lieu. La différenciation durable se jouera moins sur la débauche d’effets que sur la cohérence sensorielle et l’exécution culinaire : c’est là que se créé l’attachement, le bouche-à-oreille et la valeur.

LES PLUS BEAUX HOTELS DU MONDE est un guide indépendant.

Les plus beaux hôtels du monde

Bienvenue sur notre site de présentation des plus beaux hôtels du monde. Ce site est réalisé par un collectif de voyageurs, le plus souvent voyageurs d’affaires, qui parcourent le monde. Le but de ce site est de vous présenter notre sélection des plus beaux hôtels que l’on retrouve en Europe, en Amérique et dans le reste du monde.

Notre sélection est totalement indépendante. Nous tenons compte des critères usuels de classification des hôtels comme le nombre d’étoiles, mais aussi d’autres critères tels que l’expérience globale de l’hôtel, l'environnement général et le critère très personnel de la "séductivité" de l'hôtel. C’est pour cela que certains hôtels, qui ne sont pas des 5*, peuvent être dans notre sélection des meilleurs hôtels du monde.

Vous avez une question ? Contactez-nous sur contact @ seoinside.fr

Retrouvez notre sélection des plus beaux et meilleurs hôtels du monde par géographie :

Afrique - Amerique Centrale - Amerique du Nord - Amerique du Sud - Asie - Caraïbes - Europe - Moyen Orient - Ocean Indien - Pacifique & Océanie