Déclin touristique à Los Angeles et San Diego en 2025

Coûts en hausse, baisse des visiteurs internationaux et nouvelles taxes pèsent sur le tourisme à Los Angeles et San Diego, menaçant l’économie locale.

Le tourisme aux États-Unis subit un coup d’arrêt dans plusieurs grandes métropoles, et la Californie n’y échappe pas. En 2025, Los Angeles enregistre une baisse d’environ 11 % des arrivées internationales sur certains mois par rapport à 2024, après des incendies massifs et une reprise post-Covid incomplète. Le tourisme à San Diego ralentit lui aussi après une forte reprise en 2023-2024, sur fond d’inflation, de dollar fort et de billets d’avion plus chers. Les nouveaux dispositifs de stationnement payant et de taxes locales ajoutent une couche de coûts sur des séjours déjà onéreux, dans des villes où les nuits d’hôtel dépassent facilement 250 dollars (environ 230 €). Ce recul des visiteurs menace directement l’économie locale, où le tourisme pèse près d’un emploi sur cinq dans le comté de Los Angeles et génère plus de 14 milliards de dollars de dépenses annuelles à San Diego. Les autorités doivent désormais arbitrer entre recettes fiscales et compétitivité, alors que se profilent la Coupe du monde 2026 et les grands événements sportifs à venir.

Le signal d’alarme venu de Los Angeles

Une chute nette des visiteurs internationaux

Los Angeles est l’un des baromètres du tourisme aux États-Unis. En 2023, la ville accueillait encore 49,1 millions de visiteurs, soit 97 % de son niveau de 2019. Mais en 2025, la tendance se retourne. Selon un rapport présenté par l’American Hotel & Lodging Association, les arrivées internationales ne représentent plus que 79 % du niveau d’avant-crise, avec une baisse d’environ 11 % sur certains mois par rapport à 2024.

Cette contraction intervient alors que la ville sort à peine d’épisodes d’incendies majeurs à Malibu et Pacific Palisades, qui ont perturbé l’accès par la Pacific Coast Highway et réduit l’attractivité de la côte. Les marchés canadien et européen se montrent plus prudents, en partie à cause d’avertissements de voyage et d’un climat politique perçu comme instable. Dans le même temps, la hausse du coût de la vie à Los Angeles – loyers, restauration, loisirs – se répercute sur les prix payés par les visiteurs. Une nuit d’hôtel milieu de gamme dépasse souvent 280 dollars (environ 260 €) près de Downtown ou de Hollywood, alors que des villes concurrentes restent autour de 200 dollars (≈ 185 €).

Déclin touristique à Los Angeles et San Diego en 2025

Un pilier économique fragilisé

Le tourisme à Los Angeles n’est pas un secteur marginal. Il figure parmi les cinq premiers employeurs du comté, avec plus de 540 000 emplois soutenus directement ou indirectement, 40 milliards de dollars de ventes locales et près de 300 millions de dollars de taxe sur les nuitées en 2023.

Lorsque la fréquentation recule de 10 à 11 % sur la clientèle étrangère, l’impact dépasse largement les seuls hôtels. Les visiteurs internationaux représentent environ 23 % des nuitées, mais près de 49 % des dépenses totales, en raison de séjours plus longs et de paniers moyens plus élevés. Moins de voyageurs, ce sont des tables vides à Downtown, des boutiques désertées à Beverly Hills et des revenus en baisse pour les musées, studios et attractions de type Universal Studios Hollywood.

Les finances publiques sont directement exposées. Los Angeles affronte déjà un déficit budgétaire proche du milliard de dollars, alors que les recettes tirées du tourisme figurent parmi les rares ressources non fléchées pouvant financer police, pompiers et propreté urbaine. Dans ce contexte, chaque point de pourcentage perdu en fréquentation devient un enjeu politique.

Les nouveaux coûts qui font fuir les visiteurs

Une addition finale devenue dissuasive

Pour beaucoup de voyageurs, l’arbitrage ne se fait plus sur l’image de la destination, mais sur le total au bas de la facture. Entre 2019 et 2024, les tarifs hôteliers moyens à Los Angeles ont augmenté plus vite que l’inflation, sous l’effet combiné de la reprise post-Covid, de la hausse du coût du travail et de l’explosion des primes d’assurance en Californie (+28,1 % pour les hôtels en 2023, puis +11,8 % en 2024).

À cette base déjà élevée s’ajoutent les taxes de séjour, parfois supérieures à 15 % du prix de la chambre, et des frais annexes: stationnement à 40–60 dollars (37–55 €) par nuit dans certains parkings centraux, suppléments de “resort fee” ou de “destination fee” qui gonflent discrètement la note. Les nouvelles taxes ou redevances de stationnement mises en place dans plusieurs villes californiennes, notamment pour les parkings de plage et les zones les plus touristiques, alimentent un sentiment de ras-le-bol chez les automobilistes.

Pour un couple européen, un séjour d’une semaine à Los Angeles avec voiture de location peut ainsi dépasser facilement 3 500 € (vols exclus), là où d’autres métropoles américaines ou mexicaines restent 20 à 30 % moins chères à qualité comparable. Le coût de la vie élevé devient donc un facteur clé du déclin touristique.

Des politiques locales sous tension

Face à cette situation, le débat local se durcit. D’un côté, les syndicats poussent pour un salaire minimum hôtelier à 30 dollars de l’heure, pour compenser la hausse des loyers et du coût du logement. De l’autre, les hôteliers alertent sur un modèle économique déjà sous pression, avec des coûts d’exploitation qui augmentent deux fois plus vite que les revenus.

Plusieurs établissements ont déjà fermé ou sont passés sous contrôle public ou associatif pour être transformés en logements sociaux, ce qui réduit l’offre hôtelière dans des segments intermédiaires. Le risque est clair : pousser encore les prix vers le haut et éloigner davantage une clientèle internationale sensible aux écarts tarifaires.

Le ralentissement plus discret mais réel de San Diego

Une destination qui sort d’un pic de croissance

À 200 km au sud de Los Angeles, San Diego a longtemps été présentée comme une alternative plus détendue et familiale, portée par le San Diego Zoo, SeaWorld, Legoland et les plages de La Jolla ou Coronado. En 2024, la région a accueilli environ 32 à 33 millions de visiteurs, générant près de 14,7 milliards de dollars de dépenses.

Depuis l’été 2025, les autorités locales parlent toutefois d’un “ralentissement anticipé”. La fréquentation hôtelière se stabilise, voire recule légèrement certains mois par rapport à l’année précédente, alors que les taux d’occupation avaient atteint des records en 2023-2024. La clientèle domestique reste présente, mais les touristes étrangers viennent moins nombreux, pour les mêmes raisons qu’à Los Angeles : prix élevés, change défavorable, billets d’avion plus chers.

Des signaux d’alerte sur l’emploi et les recettes

Le tourisme à San Diego est l’un des piliers de l’économie locale. Les attractions phares attirent près de 8 millions de visiteurs par an, ce qui irrigue l’hôtellerie, la restauration et le commerce. Une baisse prolongée de la fréquentation pourrait peser rapidement sur l’emploi saisonnier et sur les finances de la ville, déjà confrontée à des besoins d’investissement importants sur le front de l’eau, des transports publics et du logement.

Là encore, les coûts de stationnement et de mobilité deviennent un point sensible. Entre les tarifs journaliers des parkings en centre-ville, les amendes plus fréquentes et les discussions sur de nouvelles redevances dans certains quartiers, l’automobiliste paie cher son accès aux plages et aux attractions. Pour des familles qui combinent hébergement, billets d’entrée et restauration, ces frais annexes peuvent représenter plusieurs centaines d’euros de surcoût sur un séjour d’une semaine.

Les défis structurels du tourisme aux États-Unis

Un contexte national défavorable

La situation de Los Angeles et San Diego s’inscrit dans un cadre plus large. À l’échelle des villes américaines, plusieurs destinations emblématiques, de Las Vegas à Miami, constatent depuis 2024 une baisse des dépenses des visiteurs et un recul notable des touristes étrangers, parfois de l’ordre de 10 à 13 %.

Plusieurs facteurs se cumulent :

  • un dollar fort, qui renchérit le séjour pour les Européens et les Canadiens ;
  • des prix de l’hôtellerie et de la restauration tirés vers le haut par l’inflation ;
  • des frais additionnels (frais de service, pourboires attendus, taxes locales) peu lisibles pour les visiteurs ;
  • des perceptions négatives liées à la sécurité, aux tensions politiques ou aux catastrophes naturelles.

La Californie reste l’un des États les plus visités du pays, mais Visit California prévoit pour 2025 une première baisse globale des visites d’environ 1 %, soit 268 millions de séjours, après plusieurs années de croissance. Dans un marché mondial très concurrentiel, cette inflexion suffit à déplacer des flux entiers vers d’autres régions ou d’autres pays.

Des villes contraintes de se repositionner

Pour enrayer ce déclin touristique, les métropoles californiennes n’ont pas d’autre choix que d’ajuster leur offre. Les hausses de taxes de stationnement ou de salaires hôteliers répondent à des enjeux sociaux et budgétaires réels, mais elles doivent être mises en regard du risque de décrochage durable.

Los Angeles et San Diego disposent d’atouts puissants : climat doux, littoral sur plus de 100 km, industrie du divertissement, offre culturelle et sportive dense. Les grands événements de 2026 – matchs de la Coupe du monde de football, réunions internationales, festivals – peuvent jouer un rôle de relance, à condition que l’expérience globale reste acceptable en termes de prix, de mobilité et de sécurité.

Les offices de tourisme travaillent déjà sur des campagnes ciblées vers les marchés prioritaires (Canada, Europe, Asie), en misant sur des séjours plus longs et mieux segmentés : city-break culturel, tourisme de plein air, MICE, tourisme sportif. La question centrale reste la même : comment maintenir l’attractivité sans étrangler le visiteur sous les taxes et les surcoûts ?

Déclin touristique à Los Angeles et San Diego en 2025

Les pistes pour éviter un décrochage durable

Les tendances actuelles montrent que les destinations ne peuvent plus compter uniquement sur leur notoriété. Los Angeles et San Diego devront clarifier leur positionnement : accepter d’être des villes premium, assumant des tarifs élevés mais offrant un niveau de service irréprochable, ou chercher à redevenir compétitives sur certains segments de prix en agissant sur les taxes, les frais cachés et la fluidité des déplacements.

Le risque, si rien ne change, est de voir l’emploi touristique se contracter progressivement, avec des répercussions sur la classe moyenne locale déjà sous pression. À l’inverse, un rééquilibrage tarifaire, associé à une stratégie claire sur les événements majeurs de 2026, pourrait transformer la crise actuelle en opportunité de reconfigurer l’offre. Pour les décideurs comme pour les acteurs privés, le temps des arbitrages théoriques est passé : ce sont désormais les chiffres de fréquentation et les réservations de 2026 qui diront si la Californie a su préserver sa place dans la carte mondiale des grandes destinations urbaines.

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