Faire un voyage en Antarctique

Expédition en Antarctique : faune polaire, bases scientifiques, îles glacées, départ depuis Ushuaia. Un périple rare au cœur du continent austral.

Une traversée exceptionnelle depuis le sud de la Patagonie

L’Antarctique est un territoire extrême, réservé à quelques initiés. L’accès y est limité à la période allant d’octobre à mars, pendant l’été austral. En dehors de cette fenêtre, la banquise rend toute approche maritime impraticable. Depuis Ushuaia, la ville la plus australe du globe située en Terre de Feu argentine, les expéditions polaires prennent le large vers le sud. Cette localité, nichée entre montagnes et mer, est aussi un point de départ pour des excursions dans les forêts primaires, les fjords reculés ou les glaciers andins.

L’Antarctique n’a pas de population permanente. On n’y trouve aucune ville, aucun village. Ce continent, gelé à plus de 98 %, est l’un des derniers espaces véritablement inhabités de la planète. Le climat y est rude, le vent omniprésent, les températures négatives même en été. Dans cet environnement, seuls quelques sites scientifiques, opérés par des équipes internationales, servent de postes avancés à l’humanité. Le reste appartient à la faune polaire.

Faire un voyage en Antarctique

Une première escale aux îles Malouines

Avant d’atteindre les eaux antarctiques, les navires s’arrêtent souvent aux îles Malouines. Cet archipel, situé à environ 400 kilomètres des côtes argentines, dépend administrativement du Royaume-Uni. Sa capitale, Stanley, se distingue par ses maisons de style victorien, ses pubs et son identité britannique bien marquée.

Les Malouines ne se résument pas à leur histoire militaire ou à leur statut politique contesté. Elles abritent une biodiversité importante. On y recense plus de 200 espèces d’oiseaux migrateurs, ainsi que des colonies de manchots, otaries, éléphants de mer et même orques en saison. L’intérêt de cette escale réside dans cette première rencontre avec la faune subantarctique, avant d’entrer dans les latitudes plus hostiles du sud.

La convergence antarctique : frontière invisible mais cruciale

En quittant les Malouines, le bateau traverse la convergence antarctique, une zone océanique où les eaux froides du sud entrent en contact avec celles, plus tempérées, du nord. Ce front océanographique entraîne une chute brutale des températures, mais surtout une concentration massive de krill antarctique, minuscule crustacé au cœur de la chaîne alimentaire polaire.

Cette abondance de krill attire des prédateurs variés : baleines à bosse, phoques, calmars, poissons des glaces, albatros et manchots y chassent quotidiennement. La navigation dans cette zone permet une observation rapprochée d’espèces rares dans leur environnement naturel. Les albatros, par exemple, accompagnent souvent les navires, profitant du sillage pour repérer leur nourriture.

La Géorgie du Sud : une île figée dans les glaces

Prochaine destination : la Géorgie du Sud, vaste île isolée et couverte de neige toute l’année. Elle n’accueille aucun habitant permanent, hormis les scientifiques affectés à la station britannique de recherche. Le spectacle le plus marquant y est visuel : des dizaines de milliers de manchots royaux massés sur les rives caillouteuses.

Cette concentration animale est l’une des plus importantes au monde. Les criques glacées abritent aussi des phoques à fourrure et des élans de mer, parfois en nombre impressionnant. Pour les biologistes, c’est un observatoire naturel d’une valeur scientifique majeure. L’île est aussi marquée par l’histoire des premières explorations polaires, notamment celle d’Ernest Shackleton.

Les Orcades du Sud et les Shetland antarctiques

L’expédition continue en direction des Orcades du Sud, archipel figé dans les glaces flottantes et battu par les vents. Les glaciers s’y jettent dans des eaux chargées de blocs de glace, tandis que des pentes rocheuses abritent des mousses polaires, lichens et colonies de manchots.

Plus au sud encore, le navire approche l’île de l’Éléphant, la plus septentrionale des Shetland du Sud. Peu accessible en raison de conditions maritimes instables, cette île n’est que rarement approchée. Pourtant, elle abrite une grande diversité d’animaux polaires : phoques crabiers, manchots papous et pétrels géants y trouvent refuge.

L’île de la Déception et ses formations volcaniques

L’île de la Déception constitue un cas géologique particulier. Il s’agit en réalité d’un volcan actif dont le cratère effondré forme une baie presque circulaire. Ce port naturel, parmi les plus abrités de l’Antarctique, a été utilisé jadis par des baleiniers et sert aujourd’hui de point d’observation.

La montée au cratère permet d’embrasser du regard l’étendue de l’île, ses sources thermales, ses cendres noires et les restes d’installations industrielles abandonnées. Le contraste entre la géologie volcanique et la glace omniprésente donne une physionomie singulière à ce lieu.

La baie de l’Espoir : aux portes du continent blanc

En approchant la péninsule antarctique, les icebergs deviennent plus massifs, la calotte glaciaire plus épaisse. Le navire progresse lentement, brisant la glace en surface. La baie de l’Espoir est l’un des rares endroits où des stations scientifiques permanentes sont visibles.

Les bases internationales, souvent constituées de préfabriqués sombres, témoignent de la présence humaine, très marginale. Cormorans, sternes et pétrels survolent la zone, tandis que des groupes de phoques dorment sur les blocs de glace et que les baleines de Minke s’aventurent près des rives.

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Un retour difficile par le passage de Drake

Le retour vers Ushuaia impose de franchir à nouveau le passage de Drake, redouté pour sa houle importante et ses vents latéraux. Cette zone sépare l’Antarctique de l’Amérique du Sud. Il faut compter deux jours de navigation avant de retrouver les eaux protégées du canal Beagle, puis le port de départ.

Cette dernière étape est l’occasion de revenir sur l’expérience vécue : un contact direct avec les écosystèmes polaires, sans infrastructure touristique, sans confort artificiel. Le voyage permet aussi de mesurer l’isolement extrême du continent blanc et l’importance de sa préservation écologique.

Une destination réservée à un public averti

L’Antarctique n’est pas une croisière classique. Le climat, les contraintes logistiques et l’absence d’infrastructures exigent une préparation rigoureuse. Les conditions d’embarquement sont strictes, le coût élevé (souvent au-delà de 12 000 € par personne) et les places limitées. Mais pour les passionnés de faune sauvage, d’environnements extrêmes et de science polaire, ce périple reste une expérience inégalée. Les contraintes y sont nombreuses, mais les observations, les données collectées, et la réalité brute du terrain offrent une compréhension directe de ce qui reste le dernier grand espace glacé encore intact sur Terre.

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