Les destinations touristiques les plus populaires en France
Quels sont les lieux les plus visités en 2024 en France ? Données clés, facteurs d’attractivité, stratégies de promotion et résultats concrets région par région.
En résumé
L’année 2024 a confirmé la vigueur du tourisme en France, avec un nouveau record de visiteurs internationaux et des résultats contrastés selon les territoires. Paris et l’Île-de-France dominent les classements grâce à l’effet JO, tout en bousculant les comportements de visite. La Côte d’Azur, les Alpes et la Corse affichent une fréquentation solide, portée par un retour des clientèles étrangères et des campagnes de promotion coordonnées. En Bretagne et en Normandie, la météo et la sensibilité au pouvoir d’achat ont freiné l’été, mais des sites phares comme le Mont-Saint-Michel et des opérations événementielles ont soutenu l’activité. Dans les vallées de la Loire ou à Bordeaux, le patrimoine et l’œnotourisme restent des atouts différenciants, renforcés par des dispositifs marketing ciblés et la mise en récit des territoires. Les stratégies digitales menées par Atout France et les offices régionaux ont gagné en précision, avec des budgets co-investis, des partenariats médias et une présence renforcée sur les marchés lointains.
La photographie 2024 du tourisme en France
La France reste la première destination mondiale, avec plus de 100 millions de visiteurs internationaux en 2024 et 71 milliards d’euros de recettes. La dynamique a bénéficié du calendrier sportif, d’une connectivité aérienne en hausse et d’actions marketing coordonnées. En parallèle, la clientèle domestique a joué un rôle d’amortisseur, même si certaines régions littorales ont vu l’été se tasser. Cette photographie d’ensemble éclaire les destinations touristiques les plus populaires et la performance réelle de leurs campagnes de promotion.
Le leadership de Paris Île-de-France
La région capitale a accueilli 48,7 millions de touristes en 2024. Les Jeux olympiques ont concentré la demande, avec 11,2 millions de personnes présentes dans le Grand Paris durant la période olympique et un pic de 3,1 millions d’arrivées touristiques sur les deux semaines. Les attractions culturelles ont toutefois vécu un été atypique : baisse temporaire de fréquentation dans les grands musées au profit des épreuves sportives et des fan zones. Sur l’année, le Louvre reste un géant avec 8,7 millions de visiteurs, malgré un repli en juillet-août.
Promotion et résultats
L’office Paris je t’aime a intensifié sa présence digitale (site modernisé, contenus vidéo courts, relais sur WeChat et Douyin pour la Chine), tandis que la destination a profité d’opérations mondiales (#ExploreFrance) pilotées par Atout France. L’effet JO a surtout amélioré la notoriété et la part d’internationaux, même si la consommation shopping a été moindre en plein été. Globalement, l’investissement de marque a payé : la région retrouve un niveau proche de 2019, avec une base internationale plus large.
La constance de la Côte d’Azur
La Côte d’Azur confirme sa place dans le top des destinations grâce à un mix mer-culture-événements. En 2024, plus de 11,5 millions de touristes y ont séjourné, avec une clientèle étrangère majoritaire et des taux d’occupation hôtelière autour de 65 % sur l’année. Nice métropole concentre l’offre et a enregistré environ 4,9 millions de nuitées en hébergements marchands.
Promotion et résultats
La campagne « Nice Côte d’Azur en hiver » a étiré la saison d’octobre à mars (marchés européens, Amérique du Nord, Golfe), combinant influence, achats médias et calendrier événementiel (Carnaval, étapes cyclistes, Tour de France). Ces activations hors pic estival ont soutenu le remplissage et amélioré la visibilité internationale, avec un rendement mesurable sur les mois de basse saison.
Les performances des Alpes françaises
La montagne conserve un pouvoir d’attraction élevé. La saison 2023-2024 a totalisé 51,9 millions de journées-skieurs en France (+2 %), confirmant l’appétence pour le ski sur les grands domaines d’altitude. Les stations ont bénéficié d’un calendrier scolaire favorable et d’un retour marqué de la clientèle étrangère. Les opérateurs notent en parallèle une demande plus sensible au prix et une réservation plus tardive.
Promotion et résultats
Les comités de destination ont misé sur la diversification (bien-être, gastronomie, activités quatre saisons, VTT, trail) et sur la data pour piloter les campagnes. Les créatifs publicitaires insistent sur l’authenticité des villages et la durabilité (mobilités douces, réduction de l’empreinte énergétique). Le message fonctionne : la notoriété reste élevée et les pics de vacances atteignent souvent plus de 80 % d’occupation. Le défi reste l’adaptation climatique, déjà intégrée aux plans d’investissement.
La vitalité patrimoniale de la Bretagne
La Bretagne a enregistré 111 millions de nuitées touristiques en 2024. Le volume est en léger retrait sur l’été par rapport à 2023, mais supérieur à 2022. La région capitalise sur le littoral, l’itinérance à vélo, les festivals et l’hôtellerie de plein air. Les locations de courte durée gagnent du terrain, tandis que les clientèles internationales progressent lentement.
Promotion et résultats
Tourisme Bretagne a renforcé les contenus inspirants autour des « grands sites », des voies vertes et du slow tourisme, avec une orchestration social media soutenue et des coopérations médias. Le positionnement « fraîcheur » face aux vagues de chaleur du sud parle au marché domestique et aux voisins européens. L’efficacité est tangible sur l’avant-saison et l’arrière-saison, moteurs de l’allongement de la durée d’exploitation.
L’icône normande : le Mont-Saint-Michel
Le site a accueilli 2,7 millions de visiteurs en 2024, dont 1,48 million à l’abbaye. La destination Mont Saint-Michel – Normandie a compté 6,9 millions de nuitées, majoritairement françaises sur le littoral. Les flux restent très concentrés sur les marées spectaculaires et les week-ends, avec un besoin de lissage temporel.
Promotion et résultats
La stratégie locale combine bilans de fréquentation mensuels, vente en ligne et campagnes ciblées vers l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. Le suivi en temps réel des flux facilite des messages « anti-bouchons » et la mise en avant d’itinéraires alternatifs (baie, GR, villages). Le dispositif stabilise la qualité de visite et soutient les retombées sur l’hébergement environnant.
Le capital culturel de la Loire Valley
Le Val de Loire confirme son attraction patrimoniale. Chambord a signé un nouveau record avec 1 186 851 visiteurs en 2024. Les opérations événementielles d’hiver (« Noël au pays des Châteaux ») ont réuni 202 605 visiteurs sur sept sites, dynamisant une période traditionnellement creuse. L’itinérance douce (Loire à Vélo) et les jardins augmentent la durée moyenne de séjour.
Promotion et résultats
Les châteaux coordonnent leurs calendriers, lancent des pass multi-sites et activent les marchés lointains via Atout France. La mise en récit (jardins, Renaissance, expositions temporaires) et les partenariats médias offrent de bonnes retombées RP. Les indicateurs montrent une montée des clientèles nord-américaines et allemandes, sensibles à l’expérience patrimoniale scénarisée.
Le poids des parcs : Disneyland Paris
Le premier site de loisirs d’Europe a frôlé son record avec environ 16 millions d’entrées en 2024 (parc + studios). Les extensions thématisées et l’animation événementielle soutiennent les visites répétées et la dépense par visiteur. Pendant les JO, l’effet de substitution a temporairement réduit les flux certains jours d’été au profit des compétitions, avant un rattrapage automnal.
Promotion et résultats
La stratégie marie campagnes always-on, ouverture de nouvelles expériences et montée en gamme hôtelière. Les actions groupées avec les transporteurs et les OTA continuent d’alimenter la demande internationale, essentielle pour lisser la saisonnalité.
L’attrait Méditerranée de la Corse
Entre avril et début novembre 2024, l’île a comptabilisé 34,7 millions de nuitées (+3,2 %), avec une poussée des marchés internationaux. Les aéroports ont totalisé 6,2 millions de passagers sur l’année (+2 %). La Corse bénéficie d’un étalement des séjours sur l’avant-saison, soutenu par une offre outdoor (randonnée, mer, villages).
Promotion et résultats
L’Agence du Tourisme de la Corse concentre ses campagnes sur l’accessibilité (aérien, maritime), la nature préservée et la qualité des hébergements. L’angle « hors saison » et la montée en gamme des contenus inspirent des séjours plus longs, ce qui se reflète dans les taux d’occupation printaniers.
Le moteur œnotouristique de Bordeaux
La métropole bordelaise maintient une dynamique culturelle et œnotouristique robuste : 1,88 million d’entrées dans les établissements culturels suivis en 2024, malgré quelques fermetures ponctuelles et un contexte concurrentiel soutenu. La Cité du Vin, les Bassins des Lumières et les châteaux viticoles structurent l’offre.
Promotion et résultats
La stratégie met l’accent sur les city-breaks accessibles en TGV, les pass urbains, la programmation d’expositions immersives et l’intermédiation via les plateformes de réservation d’activités. La densité d’expériences premium soutient la dépense moyenne, notamment côté international.
Les ressorts des campagnes qui marchent
L’effet de levier des campagnes nationales
Atout France a coordonné en 2024 la bannière #ExploreFrance avec un triptyque « inspiration-conversion-co-investissement » : budget mutualisé État-régions-partenaires, achats médias ciblés (Tripadvisor, plateformes digitales), message orienté durabilité (« Dream big, live slow »). Ce schéma a offert une visibilité homogène du pays et une granularité régionale utile pour les marchés européens et nord-américains.
La précision digitale des offices
Les grandes destinations opèrent désormais comme des médias : data de recherche, brand safety, contenus courts, ciblage par centres d’intérêt (sport, culture, famille). Paris, la Côte d’Azur, la Provence ou la Bretagne ont développé des campagnes « quatre saisons » pour lisser la demande, avec des résultats probants en avant-saison et sur les ailes de semaine.
L’événementiel comme accélérateur
JO à Paris, carnavals, festivals, expositions « blockbusters » et circuits patrimoniaux scénarisés (Loire) structurent l’agenda. Ces dispositifs captent l’attention, génèrent RP et nourrissent les séjours combinés (culture + nature). Leur efficacité est maximale quand la billetterie et les pass multi-sites facilitent l’achat.
Ce que disent les chiffres sur l’efficacité
— Paris : 48,7 millions de visiteurs en 2024, avec une part internationale record et un été atypique pour les musées. La notoriété s’accroît et la dépense se concentre davantage hors cœur d’été.
— Côte d’Azur : >11,5 millions de touristes, taux d’occupation annuel autour de 65 %, regain sur l’hiver et l’avant-saison.
— Alpes : 51,9 millions de journées-skieurs, confortant l’attractivité des grands domaines ; modèles économiques en adaptation.
— Bretagne et Normandie : volumes élevés de nuitées, mais été plus heurté ; les événements phares (Mont-Saint-Michel, festivals) amortissent la saison.
— Val de Loire : records pour certains châteaux, évènements d’hiver en forte hausse de fréquentation.
— Corse : nuitées et passagers en progression, succès de l’étalement saisonnier.
Les tendances 2025 à surveiller
La montée des clientèles lointaines, l’arbitrage prix-valeur des Européens, l’étalement saisonnier et la quête de fraîcheur estivale redessinent la carte du « top destinations ». Les territoires qui articulent récit, accessibilité, capacité d’accueil et mesure des flux gagneront des parts de marché. Les autres devront renforcer l’ingénierie de l’offre, la mobilité et l’expérience visiteur.
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