Le boom discret du tourisme cinématographique en Islande
L’Islande séduit studios et voyageurs : décors naturels, équipes aguerries et remboursement jusqu’à 35 %. Chiffres, lieux de tournage et tendances clés.
En résumé
L’Islande s’est imposée comme un laboratoire du tourisme cinématographique. La tendance mondiale du set-jetting pousse des voyageurs à planifier un séjour après avoir vu un film ou une série. L’île répond à cette demande par une combinaison rare : paysages polaires et volcaniques concentrés sur de courtes distances, lumière exploitable l’été, équipes locales expérimentées, studios modernes près de Reykjavík et un dispositif d’incitations publiques allant jusqu’au remboursement 35 % des dépenses éligibles. Des productions emblématiques – Game of Thrones, Interstellar, Bond à Jökulsárlón, ou plus récemment True Detective: Night Country – ont fait des sites comme Vatnajökull ou la plage de Reynisfjara des étapes prisées. Côté flux, l’Islande a accueilli 2,26 millions de touristes via Keflavík en 2024, et 2025 s’oriente à la hausse. L’économie locale mesure l’impact des tournages et professionnalise l’accueil (permis, logistique, studios). Résultat : un cercle vertueux entre plateaux de tournage et itinéraires de voyage, avec toutefois des enjeux de sécurité et de gestion de sites fragiles.
Le cadre : une demande mondiale qui oriente les voyages
Le tourisme cinématographique s’appuie sur une réalité mesurable : selon plusieurs baromètres, plus d’un voyageur sur deux a déjà recherché ou réservé un séjour après avoir vu une destination à l’écran. Les rapports 2024–2025 d’Expedia montrent que les programmes TV et les films influencent fortement les projets, avec une progression d’une année sur l’autre. Skyscanner indique également qu’environ 29 % des voyageurs américains citent films et séries parmi leurs sources d’inspiration. Cette lame de fond fournit un socle à la croissance du set-jetting en Islande.

L’attractivité : un « studio à ciel ouvert » à portée de route
La diversité géologique et la lumière
En quelques heures de route depuis Reykjavík, on passe d’une lagune glaciaire à des champs de lave, d’un désert noir à des canyons d’eau turquoise. Cette densité de décors permet à l’Islande de « doubler » des mondes réels ou imaginaires, des pôles aux planètes lointaines. La lumière est un atout clé : en été, la photopériode quasi continue réduit les contraintes d’horaires et augmente la productivité des équipes. Ces arguments sont au cœur de la communication officielle de Film in Iceland auprès des studios internationaux.
Les infrastructures et les équipes
L’industrie locale s’est professionnalisée : sociétés de service (True North, Saga, Pegasus…), chefs de postes bilingues, VFX (RVX), et plusieurs plateaux autour de la capitale. RVK Studios, utilisé récemment pour des séries internationales, illustre cette montée en gamme. Pour les autorisations, il n’existe pas d’autorité nationale unique : la règle est municipale, avec des délais généralement courts pour les zones non protégées. Reykjavík publie des procédures claires pour l’usage du domaine public ; des permis spécifiques s’appliquent dans les parcs nationaux.
La logistique et la sécurité
La connectivité aérienne via Keflavík, l’offre d’hébergement et la présence de prestataires réduisent les coûts cachés (repérages, transports, assurances). Les épisodes éruptifs sur la péninsule de Reykjanes ont ponctuellement entraîné des fermetures ciblées (ex. Blue Lagoon), sans perturber durablement le trafic aérien ; les productions comme les visiteurs s’adaptent par des plans de continuité.
Les incitations : un levier financier décisif
Le dispositif islandais rembourse 25 % des dépenses de production éligibles effectuées dans le pays, porté à remboursement 35 % si trois critères cumulatifs sont atteints : au moins 350 millions ISK de dépenses en Islande, un minimum de 30 journées de travail (dont 10 de tournage) sur le territoire, et 50 collaborateurs imposés en Islande totalisant 50 journées. Au-delà de 80 % des coûts engagés en Islande, la base de remboursement peut s’étendre à l’EEE (et Groenland/Féroé). L’augmentation à 35 % (entrée en vigueur en 2022) a clairement renforcé la compétitivité vis-à-vis d’autres destinations nordiques.
Les productions phares et leurs « effets lieux »
Les sagas arctiques et les mondes de SF
Interstellar (Christopher Nolan) a utilisé Svínafellsjökull et les champs de lave d’Eldhraun pour figurer deux planètes – glace et eau –, confirmant la capacité du pays à « jouer » des environnements extraterrestres. Batman Begins y avait déjà tourné des séquences « Himalaya » sur le même glacier. Ces choix de mise en scène ont mis sous projecteur la région du Vatnajökull et l’anneau sud.
L’épopée nordique sur petit écran
True Detective: Night Country (HBO, 2024) a recréé une Alaska fictive en Islande, mêlant plateaux de RVK Studios et sites au nord (Akureyri, Dalvík), avec réemploi d’infrastructures américaines de l’ancienne base de Keflavík pour accessoires et véhicules. Le résultat a généré une curiosité touristique immédiate pour ces localités, avec des itinéraires de fans déjà recensés.
Les franchises planétaires
James Bond — Die Another Day (2002) a tourné sa spectaculaire poursuite sur la glace à Jökulsárlón, faisant de la lagune glaciaire un symbole du « grand spectacle » islandais. Ridley Scott a ouvert Prometheus par une séquence à Dettifoss, cascade puissante du nord ; deux cartes postales radicalement différentes qui ont nourri des circuits « lieux de tournage ».
Les récits ancrés en Islande
The Secret Life of Walter Mitty (2013) a, paradoxalement, incarné plusieurs pays avec des décors islandais : Höfn pour « Greenland », la route de l’est vers Seyðisfjörður pour la fameuse descente longboard, ou Stykkishólmur sur Snæfellsnes. Plus récemment, Katla (Netflix) a combiné tournage en décor naturel (Vík) et scènes en studio à Reykjavík. La série locale Ófærð/Trapped a fait de Siglufjörður une destination de « nordic noir ».
Les retombées touristiques : des chiffres et des signaux
Du côté de la demande, l’Islande a compté 2,26 millions d’arrivées via Keflavík en 2024 (+ 2 % vs 2023). En 2025, les départs internationaux par l’aéroport ont progressé à deux chiffres en été, augurant d’une année record. Sur le terrain, plusieurs sites voient une affluence liée aux tournages : Jökulsárlón, la région de Mývatn ou Reynisfjara. Húsavík, portée par le film Eurovision Song Contest, a même structuré une offre culturelle (exposition/musée) et des visites thématiques. Ces indices confirment l’essor d’itinéraires « lieux de tournage en Islande », vendus par DMC et opérateurs locaux, avec un impact sensible sur l’hôtellerie des zones concernées.
Les pratiques d’accueil : permis, encadrement et saisonnalité
Le pays facilite la préparation : pas d’autorité unique des permis, mais une gestion municipale standardisée, y compris en anglais. Reykjavík publie un guichet en ligne pour l’occupation du domaine public ; pour les aires protégées, des délais et contraintes supplémentaires s’appliquent afin de préserver les milieux. Pour les équipes réduites (1 à 5 personnes, trépied), de nombreuses zones publiques restent accessibles sans autorisation, hors privatif et hors arrêt de trafic. Ce pragmatisme vaut pour les tournages… et, de fait, pour la structuration de produits touristiques associés (arrêts brefs, signalisation, saisonnalité élargie sur mai–septembre).
Les tendances 2022–2025 : montée en gamme et fidélisation
L’élévation du remboursement à 35 % en 2022 a déplacé des projets d’envergure vers l’Islande. L’étude d’impact économique commandée par le ministère de la Culture (2024) constate un effet d’entraînement sur l’emploi et les dépenses locales (prestations, nuits, transport). L’offre se sophistique : studios, VFX, écoresponsabilité de plateau, et même réutilisation d’accessoires issus d’anciennes bases. Côté demande, le set-jetting reste porteur, avec des signaux solides dans les rapports 2024–2025 (Expedia/Skyscanner). La normalisation des épisodes volcaniques côté Reykjanes impose cependant une pédagogie continue auprès des visiteurs (zones fermées, vents de gaz, aléas), sans remettre en cause la dynamique générale.

Les points de vigilance : sites fragiles et circulation
Plusieurs lieux emblématiques (falaises, mousses d’Eldhraun, bords de lagune, plages à vagues scélérates) sont sensibles. Les opérateurs ont renforcé balisage et messages de sécurité ; certaines scènes cultes attirent des foules ponctuelles qui nécessitent des cheminements dédiés et des créneaux étalés. L’industrie du voyage intègre de plus en plus ces contraintes dans ses produits « lieux de tournage », avec des départs très matinaux l’été et des alternatives hors sentiers battus en hiver (journées courtes mais ambiances uniques).
La boîte à outils pour capter la demande
Pour une destination ou un hôtelier, trois leviers sont immédiats : d’abord, produire des cartes d’itinéraires « lieux de tournage » fiables et tenues à jour (accès, parkings, temps de marche en kilomètres). Ensuite, travailler avec des sociétés de service de production pour anticiper des visites de fans à la sortie d’un titre (fenêtre de 3 à 9 mois). Enfin, mettre en avant les décors réels sur des pages SEO dédiées (« films tournés en Islande », « lieux de tournage en Islande ») associées à des consignes de sécurité et de préservation.
L’Islande a trouvé un équilibre rare entre créativité des studios et désir d’évasion des voyageurs. Si le pays maintient la qualité d’accueil, protège ses sites et conserve un cadre d’incitation lisible, le tourisme cinématographique restera un vecteur d’image performant et un motif de séjour différenciant, bien au-delà des « classiques » du Cercle d’Or.
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