L’Inde, cap sur 10 % du PIB via le tourisme d’ici 2030

À l’occasion du World Tourism Day, l’Inde fixe un cap : porter le tourisme à 10 % du PIB d’ici 2030, en misant sur les infrastructures et les segments médical et spirituel.

En résumé

Le ministre du Tourisme, Gajendra Singh Shekhawat, fixe un objectif politique clair : faire du tourisme en Inde un contributeur de 10 % du PIB à l’horizon 2030. Cette trajectoire repose sur trois leviers : l’investissement massif dans les infrastructures touristiques (routes, trains, aéroports), l’essor du tourisme spirituel (Ayodhya, Kashi, Char Dham) et la montée en puissance du tourisme médical et de bien-être. Les chiffres étayent l’ambition : la contribution du secteur a dépassé 20 000 milliards INR en 2024, l’international progresse, et l’Inde entre dans le top 10 mondial par la taille de son économie touristique. Les capacités augmentent vite : réseau aéroportuaire pratiquement doublé depuis 2014, autoroutes en forte expansion, trains Vande Bharat Express ajoutés sur des axes clés. Les politiques publiques ciblent désormais le financement hôtelier et la qualité de l’expérience. Le défi : transformer l’élan 2024-2025 en croissance soutenable, avec des gains de productivité, une montée en gamme et une gestion fine des flux dans l’esprit du World Tourism Day 2025.

Le cap stratégique de 10 % du PIB

L’annonce faite par Gajendra Singh Shekhawat s’inscrit dans la vision Viksit Bharat et aligne l’Inde sur la moyenne mondiale, où le voyage-tourisme pèse environ 10 % de l’économie. Le ministre a rappelé que la part actuelle se situait autour de 5-6 % en 2022-2023, avec une remontée rapide depuis 2024. Les dernières estimations sectorielles font état d’une contribution d’environ 20,9 billions INR en 2024 (près de 6,6 % du PIB), et d’une poursuite de la hausse attendue en 2025. L’objectif 2030 suppose donc une croissance plus rapide du tourisme que du PIB national, via l’accroissement de la dépense moyenne par visiteur, de la durée de séjour et de la désaisonnalisation. L’État entend utiliser ce cap comme boussole de politiques publiques : modernisation de l’offre, simplification des visas, partenariats avec les États fédérés et soutien au financement des hébergements.

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Les ressorts macroéconomiques et l’effet multiplicateur

Le rapport emploi-investissement plaide pour une accélération. En 2025, l’activité touristique soutient plusieurs dizaines de millions d’emplois, et les projections nationales évoquent un dépassement de 48 millions à court terme si la dynamique se maintient. Côté revenus, l’Inde a franchi des sommets en 2024 sur la dépense des visiteurs internationaux, portée par le retour des marchés lointains et le dynamisme régional. Le WTTC relève une progression robuste des dépenses domestiques et business, confirmant l’émergence d’une classe moyenne supérieure qui consomme davantage de loisirs, d’expériences culturelles et de bien-être. L’atteinte de 10 % du PIB dépendra toutefois de paramètres micro : montée en gamme de l’hospitalité, qualité du service, intégration des PME du tourisme et diffusion des standards numériques (paiements, distribution, data).

Les infrastructures qui changent d’échelle

Trois chantiers structurent la compétitivité-coût : aéroports, rails, routes. Le réseau aéroportuaire est passé de 74 plates-formes en 2014 à 159 en 2024 grâce au programme UDAN, avec 625 liaisons régionales opérationnelles et l’essor d’héliports et hydrobases pour désenclaver les destinations secondaires. Sur le rail, l’introduction progressive des Vande Bharat Express (séries de 8, 16 et 20 voitures) améliore les temps de parcours et la fiabilité sur des axes touristiques denses, tout en rehaussant l’expérience à bord. Enfin, le réseau des routes nationales a crû d’environ 91 287 km à 146 195 km (+60 %) en dix ans, et les corridors rapides (High-Speed Corridors) ont été multipliés, fluidifiant l’accès multimodal aux sites patrimoniaux et naturels. À l’échelle d’un séjour type, ces gains logistiques se convertissent en plus de sites visités par voyage et en dépenses additionnelles sur l’hébergement, la restauration et les activités.

Le tourisme spirituel, locomotive de la demande domestique

La pratique pèlerine est devenue une économie à part entière. Ayodhya Ram Mandir a accueilli en 2024 quelque 135,5 millions de visiteurs domestiques, reléguant le Taj Mahal au second rang de l’attractivité de l’Uttar Pradesh. À Varanasi, le Kashi Vishwanath Dham et la requalification des ghats ont dopé la fréquentation, tandis que la Char Dham Yatra en Uttarakhand a franchi le seuil de plusieurs dizaines de lakhs de pèlerins en quelques semaines. Les États investissent dans les abords, les parkings, la gestion des foules et les services essentiels (eau, sanitaires, sécurité), ce qui se traduit, lors des grands temps liturgiques comme Navratri, par des records d’affluence mesurés. Cette demande soutenue du marché intérieur amortit la cyclicité internationale et crée un socle d’exploitation pour hôtels, transports et guides tout au long de l’année.

Le tourisme médical et de bien-être, un gisement exportateur

Le tourisme médical (Medical Value Travel) constitue l’un des piliers de la croissance en devises. Les estimations de marché font état d’un volume compris entre 5 et 9 milliards USD en 2024-2025, avec une tendance à deux chiffres portée par l’avantage prix-qualité des soins, la densité hospitalière et l’anglais médical. L’Inde a délivré environ 464 000 visas médicaux en 2024, confirmant l’attractivité de pôles comme Chennai, Delhi-NCR, Mumbai ou Hyderabad. Les segments en plus forte demande : cardiologie interventionnelle, oncologie, orthopédie, fertilité et wellness ayurvédique. L’enjeu est double : sécuriser des parcours patients bout-en-bout (accueil, interprétariat, post-opératoire) et capter la valeur hôtelière via des résidences médicales et séjours d’accompagnants. L’État pousse une stratégie unifiée, avec une vitrine numérique et des standards de qualité pour asseoir la réputation à l’international.

Les politiques publiques et le financement hôtelier

Côté offre, l’insuffisance de chambres brandées a longtemps bridé la dépense moyenne. Les mesures récentes visent à corriger ce retard : les hôtels implantés dans 50 destinations prioritaires seront éligibles à la liste harmonisée des infrastructures, facilitant l’accès au crédit long terme et aux emprunts extérieurs. Les pipelines confirment la montée en puissance : plus de 100 000 chambres supplémentaires attendues d’ici 2029, avec une concentration dans les villes secondaires et les hubs religieux. Les performances 2025 (taux d’occupation élevés dans les capitales, tarifs moyens soutenus) valident l’appétit des investisseurs. Reste à résoudre la pénurie de compétences, notamment en hôtellerie milieu de gamme, et à homogénéiser les standards de service des chaînes régionales pour soutenir la promesse client.

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Les marchés et comparaisons internationales

Par sa taille, l’Inde figure désormais parmi les dix premières économies touristiques mondiales, avec une contribution évaluée à environ 231,6 milliards USD en 2024-2025 selon les agrégats internationaux. En Europe, l’Italie et l’Espagne affichent des niveaux élevés de PIB touristique en valeur et en part, portés par des maturités plus anciennes et une très forte densité hôtelière. L’intérêt de la comparaison n’est pas de plaquer un modèle, mais de souligner les leviers transposables : montée en gamme des expériences culturelles, diffusion d’événements hors haute saison, et articulation fine entre connectivité, promotion et capacité d’accueil. La trajectoire indienne repose ici sur la démultiplication de « micro-destinations » connectées, pour éviter la saturation des icônes et lisser les flux.

Les conditions de réussite : productivité, distribution et soutenabilité

Trois conditions sont déterminantes. Premièrement, la productivité : digitalisation de bout en bout (réservation, e-visa, paiements), data pour piloter la tarification et la gestion des capacités, et professionnalisation des TPE au standard international. Deuxièmement, la distribution : capillarité des acteurs OTAs-B2B et montée en puissance des partenariats aériens et ferroviaires pour packager des itinéraires multimodaux. Troisièmement, la soutenabilité : l’édition 2025 du World Tourism Day rappelle que l’expansion doit s’aligner sur une gestion responsable des ressources ; les corridors religieux et naturels nécessitent des plans d’accueil, de déchets et d’eau adaptés, ainsi que des plafonds de fréquentation dans les zones sensibles. La recette est connue : gouvernance locale forte, financement fléché, indicateurs publics et transparence.

Les jalons 2025-2030 et l’indicateur clé

D’ici 2030, des jalons mesurables peuvent guider l’action : porter la dépense internationale et domestique à des records historiques ; élargir le réseau à plus de 170-180 aéroports en opération selon la maturité des projets ; déployer de nouvelles fréquences Vande Bharat Express sur les corridors touristiques à fort trafic ; accélérer l’UDAN vers les parcs naturels, circuits bouddhiques et littoraux ; et franchir le cap des 300 000 chambres « brandées ». L’indicateur clé reste la part du tourisme dans le PIB : si la profession améliore la qualité-prix, que l’offre s’étend dans les villes secondaires, et que la demande internationale suit les tendances observées en 2024-2025, le cap des 10 % devient atteignable. La fenêtre est favorable : consommation domestique résiliente, appétit des chaînes internationales, et infrastructures en phase d’accélération.

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