Las Vegas sous le feu des critiques des touristes face à la flambée des prix
Cafés à 14 $, cocktails à 30 $, frais d’ATM à 95 $ : enquête sur la flambée des prix à Las Vegas, ses causes et ses impacts sur l’économie locale.
En résumé
Depuis le début de l’année, Las Vegas Strip subit une érosion mesurable de la fréquentation alors que les visiteurs dénoncent des coûts jugés excessifs : $14 cafés, $30 cocktails, $50 de frais d’early check-in, voire $95 ATM pour un retrait. Les indicateurs hôteliers se dégradent : recul du taux d’occupation, glissade de l’ADR (prix moyen par chambre) et du RevPAR. L’addition finale s’alourdit avec les resort fees, la tarification dynamique des boissons et des extras payants (parking, transats, check-in anticipé). Les groupes hôteliers et casinos ajustent le mix prix-promo pour soutenir les volumes : offres ponctuelles « ville entière », remises sur spectacles, relances du segment « mid-market ». À court terme, le risque principal est l’arbitrage des ménages : raccourcissement des séjours, baisse des dépenses hors jeu, report vers des marchés concurrents. À moyen terme, l’enjeu stratégique porte sur la valeur perçue : réadapter les politiques tarifaires sans briser les marges non-gaming qui soutiennent les bilans.

Le contexte : des prix qui crispent la demande
Les témoignages récents concordent : des voyageurs citent $14 pour un café latte, $30 pour un cocktail standard, $50 pour un early check-in, et jusqu’à $95 de frais d’ATM sur le Strip. Ce « panier » renchérit la note au-delà du tarif affiché de la chambre et nourrit une perception de « nickel-and-diming ». Plusieurs hôtels appliquent de longue date des frais d’arrivée anticipée, souvent 20–50 $, désormais plus visibles car cumulés à d’autres lignes.
Les tendances de fréquentation : des indicateurs en retrait
Les données consolidées montrent un repli de la demande loisirs et affaires. Au premier semestre 2025, la fréquentation globale a reculé d’environ 7 % par rapport à 2024, avec un mois de juin à -11 % sur les arrivées, et un taux d’occupation en baisse d’environ 6–7 points. Dans le même temps, l’ADR a reculé d’environ 6–7 % et le RevPAR de près de 14 % sur certaines périodes observées. ([Investopedia][2])
La spécificité du Strip
L’indicateur de taux d’occupation du Strip a cédé proche de 7 % sur certaines fenêtres récentes, un signal sensible pour un corridor long de 6,8 km (4,2 miles) où la charge fixe est élevée et les revenus hors casino structurants.
Les moteurs de la hausse : structure de revenus et tarifs « à la ligne »
La dépendance aux revenus non-gaming
Depuis dix ans, le modèle s’est déplacé vers les revenus hors jeu : chambres, F&B, spectacles, retail, événements. Dans ce cadre, chaque « ligne » (boisson, frais annexes) contribue à la marge. Le levier prix a été actionné en 2023-2024, puis modulé en 2025 face au fléchissement de la demande milieu de gamme.
La tarification dynamique et les extras
Les prix des boissons et des cafés suivent la fréquentation et les calendriers événementiels. Les frais d’early check-in, $20–50 selon l’enseigne, se sont banalisés ; certains cas à $60–75 existent sur des marques premium. Les guichets ATM hors banques affichent des surtaxes élevées ; des signalements récents évoquent $95 sur le Strip, perçus comme dissuasifs.

Les effets sur la consommation des visiteurs
Des arbitrages plus stricts
Face à la hausse du panier, les visiteurs réduisent les extras : moins de boissons premium, davantage d’eaux et snacks achetés hors resort, sélection plus serrée des restaurants. Les paniers « on-site » se contractent, ce qui pèse sur le F&B et les boutiques, surtout dans le mid-market.
Un impact sur la durée et le mix de séjour
On observe des séjours plus courts et une substitution vers des périodes creuses. Les visiteurs « valeur » privilégient les jours de semaine, quand l’ADR est plus bas, et rognent sur les activités payantes (pools daybeds, expériences immersives, clubs). Les dépenses se déplacent vers des options perçues comme « juste prix ».
Les retombées macro-locales : emploi, fiscalité, revenus
La baisse de fréquentation pèse sur les recettes de taxe hôtelière et sur l’emploi saisonnier. Quand l’ADR et le RevPAR fléchissent en même temps que l’occupation, l’effet cumulé réduit la contribution hôtelière aux finances locales. Les flux au Harry Reid International Airport se tassent aussi, signe d’une demande en retrait sur certaines origines.
Les conséquences pour les groupes hôteliers et casinos
La pression sur les marges
Pour MGM Resorts, Caesars Entertainment ou Wynn Resorts, la dépendance au non-gaming accroît la sensibilité à la dépense F&B et retail. La dégradation du RevPAR oblige à arbitrer entre remises ciblées et maintien de la valeur perçue. Les revenus de jeu résistent parfois, mais ne compensent pas toujours la baisse des dépenses accessoires.
Les ajustements commerciaux
Face aux critiques de prix, la destination a lancé une opération promotionnelle coordonnée sur 5 jours (hôtels, spectacles, restauration) pour relancer l’intérêt et refaire passer le message « value ». Plusieurs resorts majeurs ont participé, avec des rabais temporaires et des packages.
Les signaux de marché : perception et réputation-prix
À court terme, la conversation publique sur $14 cafés ou $95 ATM fragilise la réputation-prix : ces montants deviennent symboliques et viralisent. Si la perception d’« expérience surtaxée » s’installe, l’élasticité s’accroît et les concurrents (Orlando, Phoenix/Scottsdale, Riviera Maya, croisières) en profitent. D’où l’intérêt de clarifier les politiques d’extras, d’encadrer les frais et d’afficher des « valeur-promesses » lisibles.

Les pistes d’atténuation : transparence, bundles, segmentation
- Transparence : afficher clairement resort fees et extras avant l’achat.
- Bundles : intégrer boissons/crédits F&B dans des packages pour redonner de la lisibilité au prix total.
- Segmentation : cibler les séjours « milieu de semaine » avec valeur ajoutée (crédit spa, spectacle), préserver les week-ends à yield.
- Programmes de fidélité : récompenser la dépense globale (chambre+F&B+spectacle) plutôt que seulement les nuits.
- Opérations « ville entière » : rééditer des fenêtres promo coordonnées en basse saison pour regagner du volume.
Les perspectives : un rééquilibrage nécessaire
Si l’économie américaine ralentit et que le pouvoir d’achat reste contraint, l’équation tarifaire demeurera délicate. Les données récentes (visitation -6/-11 % selon les mois, occupation et ADR en retrait) traduisent un cycle de normalisation après l’euphorie post-pandémie. La reconquête passera moins par des rabais indistincts que par une « valeur claire » : remettre en phase le prix payé et l’expérience vécue, du check-in à la dernière note au bar. Les resorts qui réduiront la friction (frais, files, complexité des offres) et clarifieront le rapport qualité-prix tireront leur épingle du jeu lorsque la demande repartira.
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