Tourisme record au Japon
Afflux inédit au Japon : 3,7 millions de visiteurs en mai 2025 (+21,5 %), Chine et Corée en tête, Hong Kong en retrait. Cap sur l’objectif 60 millions d’ici 2030.
Le Japon a atteint un record mensuel en mai 2025 avec 3,7 millions de visiteurs étrangers, soit +21,5 % sur un an. La Corée du Sud reste le premier marché (825 800 arrivées), devant la Chine continentale (789 900, +44,8 %), tandis que Hong Kong recule, pénalisée par des rumeurs infondées de catastrophe sismique relayées sur les réseaux. De janvier à juillet, le pays cumule 24,9 millions d’arrivées (+18,4 %), une trajectoire compatible avec l’objectif 60 millions de visiteurs en 2030 porté par le gouvernement et la JNTO. Le yen faible et l’augmentation des capacités aériennes soutiennent la demande, mais la pression de l’overtourism se renforce sur le couloir Tokyo–Osaka–Nagoya, où les autorités expérimentent tarification, gestion des flux et dispersion vers des régions moins fréquentées. À court terme, la saison d’été et l’Expo d’Osaka (2025) maintiennent un potentiel élevé, malgré des aléas climatiques et sismiques qui peuvent reconfigurer la demande par marché source.
La dynamique record de mai 2025
Le Japon a accueilli 3 693 300 visiteurs internationaux en mai 2025, un pic historique pour ce mois et une hausse de 21,5 % par rapport à mai 2024. Ce redressement s’inscrit dans la tendance engagée depuis 2023 : réouverture post-Covid, effet taux de change et redéploiement des liaisons aériennes ont replacé l’archipel parmi les destinations long-courriers les plus compétitives. Selon la Japan National Tourism Organization (JNTO), l’indicateur de mai s’explique par des calendriers de congés favorables en Asie du Nord-Est et par la reprise des groupes chinois, tandis que l’Europe et l’Amérique du Nord restent en soutien malgré des arbitrages budgétaires face à l’inflation. Les chiffres détaillés confirment aussi un rééquilibrage progressif de la composition des flux, au bénéfice des marchés à forte connectivité court-courrier.
Les marchés porteurs et la géographie des flux
L’ascension de la Chine continentale
La Chine continentale fournit 789 900 arrivées en mai (+44,8 % sur un an), portée par l’augmentation des fréquences aériennes et le retour des voyages en groupe. Ce rattrapage n’a pas encore comblé l’écart avec 2019 sur une base annuelle, mais il normalise la part de la Chine dans le mix japonais, avec une dépense moyenne par séjour historiquement élevée, notamment sur l’équipement électronique et le luxe urbain (Tokyo, Osaka). Cette progression explique une partie de la tension constatée sur les quartiers commerçants centraux et les gares à fort trafic.
Le leadership de la Corée du Sud
La Corée du Sud demeure le premier marché en volume : 825 800 visiteurs en mai (+11,8 %). La proximité géographique, le maillage de lignes low-cost et la densité des city-breaks soutiennent un trafic très réactif aux prix et aux taux de change. Les séjours sont plus courts, mais les fréquences sont élevées, ce qui alimente les flux vers Fukuoka, Osaka (Kansai) et Hokkaidō, tout en renforçant la pression sur certains « hotspots » urbains aux heures de pointe.
La contraction de Hong Kong sous l’effet des rumeurs
À l’inverse, les arrivées en provenance de Hong Kong ont reculé au printemps, pénalisées par des rumeurs virales annonçant un séisme dévastateur à date précise. Les compagnies hongkongaises ont rapporté des annulations et reports, illustrant la sensibilité de ce marché aux signaux perçus de risque naturel, même démentis. L’impact reste cependant circonscrit : la dynamique agrégée japonaise en mai reste positive et tirée par l’Asie du Nord-Est.
Les chiffres cumulés et la trajectoire 2030
Entre janvier et juillet 2025, le Japon totalise 24,9 millions d’arrivées internationales, soit +18,4 % par rapport à la même période de 2024. Cet élan rapproche l’archipel de son objectif stratégique : 60 millions de visiteurs étrangers d’ici 2030, assortis d’un niveau de dépense renforcé pour irriguer les régions au-delà de la « Golden Route ». Les autorités ont demandé au printemps d’affiner un plan national : montée en gamme des infrastructures, incitations à la dispersion régionale et politiques de soutenabilité. La consolidation des flux sur la fin d’année dépendra toutefois de la météo (typhons), des risques géophysiques et des capacités aériennes hivernales.

Les moteurs macroéconomiques et aériens
Le yen faible a profondément amélioré le rapport qualité-prix ressenti : les paniers moyens en restauration, shopping et hébergement restent compétitifs pour les visiteurs en dollars ou en won. Du côté de l’offre, l’État et les transporteurs ont orchestré un retour progressif des sièges internationaux, avec des goulets d’étranglement sur le kérosène qui ont nécessité un ajustement de la production et des imports. La montée en puissance des hubs régionaux (Kansai, Chūbu, Fukuoka) contribue à la dispersion intra-pays des flux sans désengorger totalement Tokyo-Haneda et Narita. Le scénario central reste celui d’une capacité en hausse modérée, susceptible de maintenir des tarifs aériens élevés en haute saison mais sans casser la demande.
Les tensions d’overtourism et les réponses politiques
La poussée des volumes se traduit par des effets visibles d’overtourism dans les grandes métropoles : saturations de transport, files d’attente aux sites majeurs, conflits d’usage dans les quartiers résidentiels. Si Tokyo–Osaka–Nagoya concentrent l’essentiel des critiques, Kyoto et Fujikawaguchiko ont déjà imposé des restrictions (filtres d’accès, limitation de véhicules, ticketing local) et accru la communication sur les comportements attendus. Au niveau national, le gouvernement et la JNTO misent sur la dispersion : itinéraires vers Tōhoku, Hokuriku ou Kyūshū, marketing des saisons « vertes », travail avec les plateformes de voyage pour lisser la fréquentation. La pénurie de main-d’œuvre dans l’hôtellerie-restauration demeure toutefois une contrainte, susceptible de dégrader l’expérience si les gains de productivité ne suivent pas.
Les impacts pour l’hôtellerie et l’économie locale
Pour l’hôtellerie urbaine haut de gamme, la demande internationale soutient les taux d’occupation et le RevPAR, avec un pic sur les établissements proches des nœuds ferroviaires (Shinjuku, Ginza, Umeda, Nagoya-eki). Les hôtels « limited service » captent les segments Corée/Taïwan sensibles au prix, tandis que les ryokan de destination bénéficient du repositionnement vers des expériences premium (onsen, gastronomie kaiseki). Les commerces de détail enregistrent une reprise des achats détaxés en électronique et cosmétique, dopés par les différentiels de prix. Dans les territoires moins fréquentés, l’injection de dépenses se traduit par des revenus additionnels pour les transports régionaux, les musées et les parcs nationaux, à condition de renforcer la signalétique multilingue et les moyens de paiement sans contact. Les collectivités locales testent des pass régionaux et des taxes de séjour modulaires pour financer la protection des sites.
Les risques à surveiller par marché source
Les marchés court-courriers (Corée, Taïwan) réagissent très vite aux aléas : conditions météo, disponibilité des sièges, taux de change. La Chine est déterminante : la poursuite de la hausse des groupes et l’amélioration des visas pèseront sur les flux 2025-2026. Hong Kong illustre la volatilité induite par l’information virale : un narratif anxiogène peut provoquer des vagues d’annulation, indépendamment des réalités sismiques locales. Les marchés lointains (États-Unis, Europe) restent robustes mais sensibles au coût total du voyage ; la compétitivité du Japon face à la Corée du Sud et Taïwan passera par l’accessibilité de régions alternatives et par la fluidité des correspondances ferroviaires (Shinkansen) et aériennes domestiques.
La perspective des prochains mois
Les données de juillet ont confirmé la résilience du marché malgré des typhons et des craintes sismiques ; elles soulignent la capacité du Japon à absorber des chocs d’image de court terme tant que le taux de change et la connectivité restent favorables. D’ici l’hiver, la clé sera d’étendre l’information en temps réel sur les sites congestionnés, d’ajuster la tarification aux heures de pointe et d’accélérer les mesures de dispersion régionale. Si l’objectif 60 millions reste atteignable à l’horizon 2030, il dépendra du calibrage des infrastructures et d’une gestion fine des externalités locales. La réussite passera par une mise à l’échelle des bonnes pratiques déjà testées à Kyoto et Fuji, et par une montée en compétences des écosystèmes d’accueil au-delà des capitales régionales.
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