Marriott renforce sa présence sur le continent africain
Marriott prévoit plus de 50 hôtels et 9 000 chambres en Afrique d’ici 2027, ciblant cinq nouveaux pays et consolidant son réseau hôtelier.
Le groupe Marriott International a annoncé un programme d’expansion sur le continent africain avec une échéance fixée à fin 2027. L’opération prévoit l’ajout de plus de 50 établissements et environ 9 000 chambres, répartis sur cinq nouveaux marchés. Ces implantations concernent le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, Madagascar et la Mauritanie. Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique de croissance observée depuis plusieurs années, avec une hausse continue du tourisme d’affaires et des flux internationaux vers l’Afrique subsaharienne et le Maghreb.
Marriott exploite actuellement environ 150 établissements en Afrique, totalisant près de 26 000 chambres. L’objectif est d’atteindre plus de 200 hôtels et d’approcher les 35 000 chambres d’ici trois ans. Le groupe diversifie son offre avec un équilibre entre hôtels économiques à services limités et unités haut de gamme. Cette expansion vise aussi bien les centres d’affaires que les zones balnéaires ou les destinations de safari.
La démarche repose sur un modèle opérationnel de gestion, sans acquisition foncière, en s’appuyant sur des partenariats avec des promoteurs locaux. L’entreprise projette ainsi de renforcer son réseau dans les zones à potentiel, tout en limitant son exposition directe aux risques immobiliers et financiers.
Le développement prévu sur le continent africain
Marriott prévoit d’implanter plus de 50 établissements supplémentaires d’ici fin 2027, ce qui représente une croissance d’environ 35 % de son réseau en Afrique. Cette expansion portera la capacité du groupe à près de 35 000 chambres, contre 26 000 actuellement. Le développement vise à renforcer l’ancrage de Marriott dans des zones géographiques clés, tout en pénétrant cinq nouveaux pays.
En Afrique du Nord, des ouvertures sont prévues au Maroc, avec notamment l’implantation du premier hôtel AC Hotels à Casablanca. En Égypte, Marriott renforcera son offre sur la côte nord avec une unité de la marque Aloft. Dans la région de l’Afrique de l’Est, le Kenya et la Tanzanie bénéficieront de plusieurs projets urbains et hôteliers de safari, dont un lodge opéré sous l’enseigne The Ritz-Carlton.
L’Afrique de l’Ouest accueillera également plusieurs ouvertures. Le Nigeria comptera six établissements supplémentaires, avec une implantation à Abuja sous la marque Courtyard by Marriott. Le Cap-Vert intégrera l’enseigne Four Points by Sheraton sur l’île de São Vicente. La Côte d’Ivoire verra s’ouvrir un hôtel affilié à Autograph Collection. En Mauritanie, un projet Sheraton est prévu à Nouakchott. La République démocratique du Congo figurera parmi les nouveaux marchés, avec deux établissements à Kinshasa.
Dans la région australe, deux projets sont confirmés en Afrique du Sud, dont un hôtel situé à proximité du parc national Kruger. Madagascar accueillera deux unités à Antananarivo. Enfin, le Cameroun enregistrera l’arrivée d’un hôtel de la marque Le Méridien.
Les marques utilisées couvrent l’ensemble des gammes. Environ 50 % des projets concernent des unités à services limités, en particulier Protea Hotels et Four Points by Sheraton. Le reste du portefeuille regroupe des hôtels premium et des projets haut de gamme. Plus de 30 % des ouvertures prévues seront réalisées par conversion d’actifs existants.
Les aspects opérationnels et logistiques du déploiement
La stratégie adoptée repose sur un modèle d’exploitation sans propriété foncière. Marriott signe des contrats de gestion avec des investisseurs ou promoteurs locaux, qui assurent la construction, la rénovation ou l’exploitation immobilière. Ce modèle réduit l’exposition directe du groupe aux fluctuations du marché de l’immobilier commercial.
Tous les établissements seront intégrés au système centralisé de réservation du groupe, permettant une gestion unifiée de la disponibilité, des prix, des inventaires, et de la fidélisation. L’ensemble des hôtels sera connecté à la plateforme Marriott Bonvoy, qui centralise les avantages pour les clients réguliers.
Le recrutement se fera localement, en lien avec des centres de formation régionaux. Marriott prévoit la formation de plusieurs milliers de salariés africains selon ses standards de service, d’entretien et de sécurité. Le groupe s’appuiera sur des outils de pilotage opérationnel harmonisés, avec une méthodologie de type Agile. Chaque projet fera l’objet de jalons trimestriels jusqu’à l’ouverture effective.
Les projets de conversion, qui constituent une part importante du pipeline, nécessitent une expertise technique et réglementaire. Les normes Marriott imposent des exigences précises sur les surfaces, les infrastructures et les prestations. Le coût moyen estimé pour la mise à niveau d’un établissement existant est compris entre 4 000 et 6 000 euros par chambre.
Les financements sont assurés par des montages hybrides associant fonds propres locaux, crédits bancaires régionaux et parfois des garanties apportées par des institutions internationales. Marriott ne finance pas directement les murs, mais accompagne les porteurs de projets dans la structuration de leurs opérations. Le seuil de rentabilité est estimé entre 55 et 65 % de taux d’occupation, avec une tarification variant selon le segment de clientèle visé.
Les implications stratégiques et concurrentielles
L’annonce de cette expansion confirme la volonté de Marriott d’imposer une position de référence parmi les opérateurs hôteliers internationaux en Afrique. Le choix d’un développement multimarque permet d’adresser plusieurs profils de clientèle, du voyageur d’affaires aux touristes internationaux, en passant par les clientèles locales à revenu intermédiaire.
Face à Hilton, Radisson et Accor, également actifs sur le continent, Marriott conserve un avantage en combinant une offre large, une notoriété consolidée, et une expérience d’implantation acquise notamment via la marque Protea Hotels. Présente depuis plus de 25 ans en Afrique du Sud, cette enseigne constitue un levier efficace pour structurer l’expansion sur les marchés voisins.
Le recours à un modèle allégé limite les besoins en capitaux propres, tout en sécurisant les flux de revenus à travers les frais de gestion, de licence et les ventes générées par le programme Marriott Bonvoy. Cette stratégie repose toutefois sur une gestion rigoureuse des implantations afin d’éviter une saturation ou une concurrence interne excessive.
La croissance attendue du tourisme africain, combinée à la progression des flux intra-africains, soutient la viabilité du plan. Les projections de fréquentation tablent sur une hausse moyenne annuelle de 6 à 8 % dans les capitales régionales et les pôles secondaires à vocation touristique.
L’enjeu principal pour Marriott sera d’adapter son modèle aux contextes locaux : disponibilité foncière, fiabilité des partenaires, volatilité réglementaire et sécurité juridique. Ces facteurs conditionneront le rythme réel d’ouverture des établissements annoncés.
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